Dans son « Anthologie des bourdes et autres curiosités de la Chanson Française », le chanteur Alister établit un bêtisier de la chanson française: des fautes de français, des textes sans queue ni tête, des similitudes musicales, des pochettes improbables. Un livre très drôle!
ALISTER est un auteur-compositeur-interprète de chanson, ainsi qu’un des rédacteurs en chef, de la revue Schnock, une revue culturelle pour les vieux de 27 à 87 ans. C’est pour cette revue qu’il eut l’idée de compiler des « bourdes » de la chanson française et d’en faire un article. Mais le bêtisier est bien trop grand pour tenir dans un simple article. Il fallait un catalogue. Alors il en fît un livre!
Et c’est pour notre plus grand plaisir que l’on peut lire cette hilarante « Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française« , aux Ed. La Tengo.
La 1ère coquille qu’il releva et qui lui donna envie d’écrire ce livre, il la trouva dans les paroles d’une chanson de Johnny Hallyday intitulée Les chiens de pailles, sortie en 1976. On peut y lire: «Elle était seule dans la maison/C’était fin août, début juillet», drôle de calendrier!
Ces « bourdes » amusantes, la chanson française en regorge. Et oui! Personne n’est parfait! C’est quand même marrant de se dire que ces coquilles passent dans les mains de pleins de gens qui travaillent sur le disque: le parolier, le chanteur, le producteur, l’ingénieur du son… et que personne ne voit la faute! Peut-être est-ce parce qu’en matière de chanson, tout est permis…
Continuons donc ce florilège, pour vous donner un avant-goût du livre:
« Le monde sera ce que tu le feras« , dans Le chiffon rouge de Michel Fugain, une conjugaison bien malmenée.
«Vivre, sous l’équateur du Brésil, entre Cuba et Manille», chante Gilbert Montagné en 1984dans Sous les Sunlights des Tropiques. Et bien figurez-vous que l’Equateur ne passe pas du tout entre Cuba et Manille. Et en plus, le Brésil est dans l’hémisphère sud, alors que Cuba et Manille sont dans l’hémisphère nord. Mais bon, ça fait rêver. Et comme disait Laurent Voulzy dans Idéal simplifié « Ça fait pas pipi loin mais qu’est-ce que ça sonne »! Et c’est ce qu’on demande d’abord à une chanson: que ça sonne! Surtout quand il s’agit d’un tube pour danser.
Après les erreurs géographiques, les erreurs historiques: dans sa chanson Cette année-là, qui parle de l’année 1962, Claude François chante «Dans le ciel passe une musique d’un oiseau qu’on appelait Spoutnik», comme si le Spoutnik avait fait sa sortie en 1962. Et bien non! C’était en 1957!
Un chapitre du livre est consacré aux « Liaisons dangereuses », c’est à dire aux liaisons malencontreuses faites dans certaines chansons, comme dans Pas de Boogie woogie où Eddy Mitchell chante « reprenez ‘rr’ avec moi tous en chœur« . Même nos plus grands auteurs font des erreurs, puisque Charles Aznavour dans Les Plaisirs démodés chante « les derniers disques pop, poussés ‘rr’ au maximum » et Barbara, dans Drouot, raconte qu’« une gloire déchue des folles années trente / Avait mis ‘tt’ aux enchères, parmi quelques brocantes / Un vieux bijou donné par quel amour d’antan ».
Le chapitre « Very bad titres » recense les titres des chansons les moins bien inspirées comme le Zizi des zombies d’Henri Salvador ou encore Le gibier manque, les femmes sont rares de Serge Lama.
Super post!